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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Février 2019 - n° 222

Alexandre Denoyer

Chirurgie réfractive de la presbytie


Chers amis,

La chirurgie photoablative cornéenne doit aujourd’hui encore évoluer pour se faire une place de choix dans la prise en charge de la presbytie. Les implants intraoculaires se sont beaucoup améliorés et constituent probablement la meilleure façon de restaurer une excellente vision globale sans correction, mais il est souvent difficile de sacrifier un cristallin clair d’autant plus qu’existe encore une capacité accommodative… Face à ce dilemme, JeanLuc NguyenKhoa nous offre les pistes utiles à la prise de décision d’une chirurgie de surface ou d’une chirurgie intraoculaire.

Ainsi, l’optimisation des profils d’ablation à profondeur de champ communément et improprement appelés presbyLASIK compense partiellement ou totalement la diminution de l’accommodation en s’appuyant sur la somme de plusieurs facteurs : la multifocalité et les aberrations cornéennes, la biocularité, et la plasticité cérébrale. Dans ce dossier, Louis Hoffart nous détaille les différents profils d’ablation dont le choix dépendra aussi de l’amétropie, de l’accommodation résiduelle, des habitudes visuelles du patient et de l’expérience de son chirurgien.

La chirurgie de la presbytie, plus encore que la chirurgie réfractive conventionnelle, demande beaucoup d’attention avant l’acte, une information la plus éclairée possible d’un patient en capacité d’en comprendre les enjeux, et une sérénité toute particulière dans le suivi d’autant plus que la satisfaction peut n’arriver que quelques mois après. Dans certains cas, un résultat globalement insatisfaisant pourra faire envisager une nouvelle prise en charge. L’expérience réfractive de Cati Ganem était ici nécessaire pour faire toute la lumière sur des retraitements ou réorientations thérapeutiques souvent délicats.

Puis viendra l’heure de la cataracte chez un patient ayant bénéficié d’une photoablation cornéenne à profondeur de champ. Les calculs d’implant sur des cornées opérées sont aujourd’hui optimisés et permettent la plupart du temps de respecter les objectifs de la chirurgie de la cataracte en termes de réfraction. En cas de monovision stricte, le recours à un implant multifocal conventionnel donnera entière satisfaction, mais dans tous les autres cas, il faudra trouver la juste solution pour des patients parfois exigeants et dont les cornées présentent certaines aberrations optiques, et souvent de façon asymétrique comme nous l’explique Antoine Roure.

Un grand merci à tous les auteurs, experts, qui m’ont fait l’honneur de participer à la rédaction de ce dossier, probablement sujet à réflexions et débats tant les dogmes évoluent en matière de chirurgie de la presbytie, et tant celleci se prête mal aux dogmes. Bonne lecture !