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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Janvier 2019 - n° 221

Emmanuel Bui Quoc


Comment classer les strabismes ? Mieux classer pour mieux traiter


Classer une maladie, c’est mettre un problème dans une case, mettre une étiquette sur un patient… Bien entendu il n’est pas question de stigmatiser, et ce n’est pas une lubie du médecin de jouer à l’entomologiste qui classerait ses patients comme des coléoptères.

En réalité il est très important de classer une pathologie, et en particulier les strabismes. De façon générale, une maladie précise se traite par un traitement précis et spécifique. Les objectifs thérapeutiques dépendent de la maladie. En strabologie, les objectifs ne se limitent pas à « mettre les yeux droits », mais obtenir une sensorialité normale dans la mesure du possible avec isoacuité et vision binoculaire normale, la binocularité nécessitant une orthophorie c’estàdire un parallélisme des yeux, les deux fovéas fixant le même objet. Il est nécessaire de savoir pour chaque type de strabisme quels objectifs peuvent être remplis.

Les critères de classification sont multiples pour un même problème, que l’on peut aborder de nombreuses manières, et nous pouvons en décrire d’innombrables : sens de la déviation, date de survenue du strabisme, âge du patient, incomitance ou concomitance, sensorialité normale ou anormale, phorie ou tropie, origine centrale ou périphérique etc…

Les classifications sont nécessaires afin de savoir de quoi on parle, de comprendre et de se comprendre ; il est très important dans un article ou une présentation ou une discussion ou une étude de préciser l’objet évoqué et de quelle type de pathologie on traite.

Dans ce dossier seront présentées les classifications des formes principales de strabisme, à l’exception du strabisme précoce qui constitue en réalité une entité isolée sans différentes formes, si ce n’est l’ésotropie et l’exotropie précoce (critère de sens de la déviation). Les strabismes sensoriels, c’estàdire liées à une altération de la fonction visuelle, dont les origines sont multiples (de la cataracte à la pathologie papillaire ou maculaire), ou les strabismes consécutifs par inversion post chirurgicale de la déviation, ne seront pas non plus évoqués.

Les auteurs présenteront « une » classification, qui est la plus actuelle et la plus proche des données modernes de la médecine et de la science ; il peut exister des variantes de classification qui peuvent être des alternatives, justifiées ou pas.

Votre serviteur présentera la classification des ésotropies accommodatives.
François Audren traitera la classification des ésotropies acquises non accommodatives.
MarieAndrée EspinasseBerrod aura la difficile tâche de classer les strabismes divergents.
Pierre Lebranchu explorera la classification des strabismes dysinnervationnels (Congenital Cranial Dysinnervation Disorders)
Matthieu Robert aura la mission de classer les nystagmus et autres mouvements oculaires anormaux. Vincent Daïen classera enfin les strabismes paralytiques.

Bonne lecture et Excellente année 2019