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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Juin 2018 - n° 216

C. Vignal Clermont'

Inflammation du nerf optique : les nouveautés 


Les neuropathies optiques inflammatoires ou névrites optiques sont les neuropathies les plus fréquentes de l’adulte jeune. C’est une « pathologie frontière », qui intéresse à la fois l’ophtalmologiste et le neurologue puisque l’inflammation du nerf optique peut être la manifestation inaugurale ou survenir au cours d’une maladie inflammatoire neurologique comme la sclérose en plaques.
Le diagnostic et la prise en charge du patient, souvent jeune et actif, et qui présente une névrite optique est un challenge pour l’ophtalmologiste qui devra répondre à plusieurs questions, parfois dès la première visite. Ces questions sont toujours les mêmes : quelle est la cause de ma neuropathie ?, qui va me prendre en charge ?, vais-je récupérer ?, et que va-t-il m’arriver plus tard ? Les nouveautés concernent à la fois les maladies causales et les outils diagnostiques.
Si le diagnostic de la SEP est toujours basé sur la notion de dissémination dans le temps et dans l’espace, de nouveaux critères, permettant un diagnostic et donc un traitement plus précoce de la maladie ont été établis en 2017 ; le diagnostic repose toujours largement sur l’IRM mais la ponction lombaire a été « réhabilitée ». Ces critères, ainsi qu’un exemple illustratif, sont exposés ici par le Dr D. Biotti ; ils soulignent l’importance de la collaboration avec les neurologues dans la prise en charge de ces patients.

Cependant la SEP n’est pas la seule maladie démyélinisante responsable de névrite optique et il faut savoir évoquer le spectre Devic, défini en 2015 et les névrites à anticorps anti MOG, en cas de forme sévère, et/ou répondant mal à la corticothérapie, et/ou bilatérale et/ou récidivante, et rechercher les anticorps spécifiques anti Aquaporine 4 et anti MOG. Ces maladies doivent être connues des ophtalmologistes en raison de leur pronostic visuel et neurologique plus sévère et des traitements spécifiques de la poussée et au long cours qu’elles imposent. Elles sont décrites ici dans les articles du Dr V. Touitou et du Dr R. Deschamps.

Enfin, il était difficile de ne pas parler de la place toujours grandissante de l’OCT dans les névrites optiques de la SEP, à la phase aigüe et après, mais aussi chez les patients SEP sans névrite, en évoquant la corrélation qui existe entre les résultats de l’OCT RNFL et le handicap des patients. Le Dr R. Hage et le Dr V. Touitou font ici une très belle synthèse des dernières données de la littérature concernant OCT, SEP et Devic.

Ce dossier permet ainsi aux ophtalmologistes que nous sommes de mieux connaître les maladies neurologiques de nos patients et de participer plus activement à leur prise en charge et leur surveillance ophtalmologique grâce aux données de l’examen clinique qui explorent la fonction (acuité visuelle plein et bas contraste, champ visuel) mais aussi la structure visuelle (OCT).
Je vous en souhaite une excellente lecture !