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RéfleXions Ophtalmologiques la revue

Editorial - Décembre 2019 - n° 230

Catherine Vignal Clermont

Les oedèmes papillaires

 

La découverte d’un oedème papillaire lors de l’examen du fond d’oeil impose d’en déterminer rapidement le mécanisme et la cause. Devant une saillie papillaire, la première étape de la démarche est de s’assurer qu’il s’agit bien d’un oedème et d’éliminer les diagnostics différentiels que sont principalement les drusen papillaires et les anomalies ovoïdes hyper-réflectives péri-papillaires (PHOMS) ; le problème du diagnostic positif de l’oedème se pose surtout dans les cas où la saillie est peu marquée. A l’heure de l’imagerie non invasive, le Dr Rabih Hage fait ici le point sur la place de l’OCT et sur les procédures à utiliser en cas de difficultés diagnostiques.

Une fois l’oedème confirmé, il est habituel de distinguer l’oedème papillaire de stase de l’hypertension intracrânienne et de l’HTA, souvent bilatéral avec le plus souvent conservation de l’acuité visuelle en l’absence d’un décollement séreux rétinien maculaire associé, et les neuropathies optiques oedémateuses, plus souvent unilatérales et au cours desquelles la vision est abaissée.
Lorsque l’on suspecte une neuropathie optique oedémateuse, la clinique, et en particulier le terrain et l’histoire, est essentielle, et l’imagerie sera guidée par les données de l’examen. La neuropathie optique ischémique antérieure aiguë artéritique (NOIAA) est une urgence diagnostique et thérapeutique, tant le risque de bilatéralisation est important avec des conséquences dramatiques en cas de retard. Le Dr Thomas Sené fait le point sur les nouveaux outils diagnostiques de l’artérite giganto-cellulaire, qui vont bientôt amener à modifier la place prépondérante de la biopsie d’artère temporale dans le diagnostic de Horton. Chez le sujet jeune et en l’absence d’inflammation oculaire, oedème papillaire rime souvent avec pathologie inflammatoire neurologique ; si la névrite optique oedémateuse est assez rare dans la SEP où elle ne concerne qu’un tiers des patients, la névrite associée à la présence d’auto-anticorps anti-MOG (myéline oligodendrocyte glycoprotéine) est majoritairement bilatérale et oedémateuse, pouvant alors poser des problèmes de diagnostic différentiel avec l’HIC ou encore la NOIA bilatérale. Le Dr Emilie Tournaire-Marques détaille ici les différentes causes à évoquer en cas de névrite optique oedémateuse. Enfin, oedème papillaire ne rime pas toujours avec neuro-ophtalmologie et, dans un dernier article très richement illustré, le Dr Sophie Bonnin liste les différentes pathologies oculaires qui peuvent comporter un oedème papillaire.

Pour conclure, l’oedème papillaire est la traduction anatomique unique de pathologies très variées ; les progrès de l’imagerie oculaire et neurologique, associés à la découverte de nouveaux auto-anticorps permettent aujourd’hui un diagnostic étiologique plus rapide et précis et un traitement précoce des patients. Nous vous invitons à découvrir ce dossier et vous en souhaitons une bonne lecture !