Editorial - Février 2020 - n° 216

L’arthrose du genou est une affection pour laquelle peu de traitements sont efficaces et qui peut conduire à un handicap fonctionnel important. La plus fréquente des maladies articulaires a une prévalence augmentant avec l’âge et qui pourrait atteindre 12 % chez les plus de 60 ans (1).

L’arthrose du genou est une affection dégénérative complexe faisant intervenir des facteurs mécaniques et biochimiques engendrant un déséquilibre dans la synthèse et la dégradation matricielle du cartilage. La maladie intéresse, en réalité, la totalité des composants articulaires : cartilage, os sous-chondral, ménisques, membrane synoviale et tissus mous péri-articulaires. Après 65 ans, les femmes sont atteintes deux fois plus que les hommes, probablement en raison de phénomènes génétiques et hormonaux (2).

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement pharmacologique susceptible de prévenir la progression de l’arthrose du genou. Le but des médicaments est donc de limiter la douleur et d’améliorer la qualité de vie du patient, tout en tenant compte de ses comorbidités et de ses besoins.

Dans ce dossier de Réflexions Rhumatologiques, nous avons souhaité envisager le traitement de l’arthrose du genou d’un point de vue global, tant sur un plan local que général. Compte tenu de l’importance du sujet, nous avons prévu un dossier en deux parties.

Dans cette première partie, après une mise au point d’Y.M. Pers sur la physiopathologie de la maladie arthrosique, R. Ferreira et al. nous feront découvrir l’intérêt des cellules mésenchymateuses en rhumatologie. Dans l’arthrose du genou, elles pourraient permettre d’obtenir une régénération significative du cartilage articulaire, comme suggéré par les études en IRM.

Nous évoquerons également les mesures d’accompagnement telles que l’éducation thérapeutique, l’exercice physique et la gestion du surpoids.

Parmi les traitements locaux, une place importante sera donnée à l’appareillage du genou. Chez les patients ne souhaitant pas ou ne pouvant pas bénéficier d’une intervention chirurgicale, les orthèses de grand appareillage peuvent représenter une solution.

La deuxième partie du dossier, à paraître ultérieurement, sera consacrée à la rééducation fonctionnelle, aux traitements pharmacologiques et à la chirurgie orthopédique. Je remercie mes collègues d’avoir accepté la rédaction de cet important travail, tout en espérant que les lecteurs de Réflexions Rhumatologiques apprécieront cette mise au point consacrée à une des pathologies les plus fréquemment rencontrées en consultation de rhumatologie.


Références

1 - Lawrence RC, Felson DT, Helmick CG. Estimates of the prevalence of arthritis and other rheumatic conditions in the United States. Part II. Arthritis Rheum 2008;58 :26-35.
2 - Wallace IJ, Worthington S, Felson DT. Knee osteoarthritis has doubled in prevalence since the mid-20th century. Proc Natl Acad Sci USA 2017 ;114 :9332-6.