Editorial - Mai 2013 - n° 158
Coordination scientifique : Bernard CortetAu cours de ces 15 dernières années, nous avons vu notre arsenal thérapeutique s’enrichir dans le domaine de la prise en charge de l’ostéoporose post-ménopausique. Nous disposons à présent de traitements efficaces ce qui nous amène à nous poser des questions de stratégies thérapeutiques. De ce point de vue là, la durée optimale d’un traitement anti-ostéoporotique apparaît être un élément crucial. De prime abord et par analogie vis-à-vis de ce qu’il en est dans le domaine de la pathologie cardiovasculaire, on pourrait penser que les traitements doivent être prescrits à vie à partir du moment où on a affaire à une maladie chronique. Tel n’est pas le cas et ce pour plusieurs raisons.
D’une part parce que les traitements les plus prescrits, à savoir les bisphosphonates, ont une rétention intra-osseuse conséquente pour certains d’entre eux de telle sorte que leur interruption après plusieurs années peut permettre d’escompter le maintien de leur efficacité thérapeutique. D’autre part les données scientifiques en ce qui concerne l’efficacité antifracturaire des traitements anti-ostéoporotiques vont rarement au-delà de 5 ans. Enfin et toujours dans le domaine des bisphosphonates, les événements indésirables graves qu’ils peuvent occasionner (ostéonécroses de la mâchoire, fractures atypiques du fémur), même s’ils sont exceptionnels, semblent reliés à la durée du traitement.
Ainsi on conçoit à l’heure actuelle des cycles thérapeutiques.
Dans la 1ère partie de ce dossier, P. Guggenbuhl vous exposera les critères à prendre en considération afin de savoir si on devra s’orienter vers un traitement plutôt court, c’est-à-dire de 5 ans, ou plutôt long c’est-à-dire plutôt de 10 ans.
Dans un 2ème article F. Debiais vous présentera les données d’efficacité en ce qui concerne l’intérêt d’un traitement anti-ostéoporotique pendant une durée relativement brève, c’est-à-dire de l’ordre de 5 ans. Enfin, B. Cortet vous exposera les données de la littérature en ce qui concerne les données d’efficacité et de tolérance à long terme (10 ans) des traitements anti-ostéoporotiques .
Nul doute que ces différents éléments vous éclaireront sur la stratégie thérapeutique dans le domaine de l’ostéoporose.