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RéfleXions Rhumatologiques la revue

Editorial - Décembre 2019 - n° 214

Bernard Cortet


Comorbidités et ostéoporose


Les comorbidités font maintenant partie intégrante des éléments à prendre en considération au cours des affections rhumatologiques. Cela est particulièrement vrai dans le domaine des rhumatismes inflammatoires, et singulièrement de la polyarthrite rhumatoïde à tel point que des consultations dédiées ou des hôpitaux de jour peuvent être consacrés à cette thématique afin d’une part d’en évaluer la fréquence et d’autre part de définir la conduite à tenir en fonction de leur existence.

L’ostéoporose n’échappe pas à cette règle et, au cours de ces dernières années, nous avons ainsi pu constater qu’un certain nombre de pathologies chroniques peut impacter le tissu osseux et augmenter le risque fracturaire.
Notre choix, dans ce dossier, s’est porté sur les comorbidités pour lesquelles les données de la littérature sont les plus convaincantes. Celles-ci, comme vous pourrez le constater, correspondent à des pathologies diverses, suggérant que les mécanismes de l’atteinte osseuse sont différents en fonction de la nature de la comorbidité.

Pour ce qui concerne les bronchopathies chroniques obstructives, cette comorbidité s’accompagne d’un abaissement de la densité minérale osseuse. Elle nous paraît importante à prendre en considération compte tenu du fait que, à l’heure actuelle, cet aspect est peu évalué. Il est singulier également de noter que, parmi les nombreuses comorbidités des bronchopathies chroniques obstructives, l’ostéoporose occupe une place privilégiée.

A l’opposé, le diabète de type II et l’obésité peuvent aussi engendrer des fractures de fragilité alors que, paradoxalement, dans ces deux circonstances, la densité minérale osseuse est élevée.

Enfin, les mécanismes qui sous-tendent l’existence d’une fragilité osseuse au cours des affections neurologiques sont complexes et variés en fonction du type de pathologie neurologique auquel on s’intéresse.

Force est de constater qu’à l’heure actuelle ces différents types d’affections handicapantes ne font pas, dans la majorité des cas, l’objet, par les spécialistes d’organes qui les prennent en charge, d’une évaluation rhumatologique systématique.
Gageons que ce dossier contribuera à améliorer la prise en charge de nos malades.

Un grand merci à nos rédacteurs, les Prs Bouvard, Confavreux et Paccou qui ont su, au milieu de nombreuses autres activités, nous fournir des mises au point précises et didactiques.

Excellente lecture !