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RéfleXions Rhumatologiques la revue

Editorial - Septembre 2020 - n° 219

Etienne Cavalier

L’ostéoporose est la maladie osseuse métabolique la plus répandue et, avec le vieillissement de la population, son impact devrait augmenter dans le monde entier. Il s’agit d’une maladie caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration de la microarchitecture du tissu osseux, entraînant une fragilité accrue de l’os et une augmentation du risque fracturaire qui en découle (1). De la prévention pharmacologique à la prise en charge des fractures, le coût financier total de l’ostéoporose est énorme. On estime en effet qu’il représente 3,5 % du total des dépenses en soins de santé, soit, au niveau de l’Union européenne, 37 milliards d’euros (2). Le coût humain est également très élevé et peut aller de la « simple » perte d’autonomie jusqu’à une augmentation significativement accrue de la mortalité chez les patient(e)s ayant subi une fracture ostéoporotique (3). Par conséquent, l’objectif de la prise en charge clinique de l’ostéoporose sera de prévenir ou de réduire le risque de fracture et de suivre la réponse au traitement. A cette fin, les outils de première ligne sont la mesure de la densité minérale osseuse, le plus souvent réalisée grâce à des techniques d’imagerie médicale (absorptiométrie biphotonique à rayons X ou DEXA) et les algorithmes visant à estimer le risque fracturaire à long terme, tel que le célèbre FRAX®, développé par l’université de Sheffield et dont les résultats sont, pour chaque pays, disponibles en ligne.

S’ils sont utilisés depuis de longues années en recherche, les marqueurs de remodelage osseux (MO), quant à eux, ne font pas nécessairement partie de la première ligne interventionnelle. Néanmoins, ils peuvent apporter une aide non négligeable au rhumatologue, et ce particulièrement dans le suivi du patient traité par médicament anti-résorptif. Ainsi, il nous a paru important de faire le point sur ces auxiliaires précieux, qui peuvent être dosés dans la plupart des laboratoires, pour un coût relativement modeste (moins d’une trentaine d’euros). Au cours de ce dossier, nous évoquerons donc pour commencer les différents MO dont l’utilisation clinique a été recommandée par les sociétés scientifiques actives dans le domaine de l’ostéoporose. Nous rappellerons les conditions d’utilisation et les pièges à éviter lors de l’interprétation des résultats des dosages des MO. Ensuite, nous évoquerons les différentes indications de la prescription des MO. Enfin, nous aborderons le chapitre très important de l’utilisation des MO dans le suivi thérapeutique des patients sous traitement par bisphosphonates.

Liens d’intérêts : aucun

RÉFÉRENCES

1. Consensus development conference: diagnosis, prophylaxis, and treatment of osteoporosis. Am J Med 1993;94:646-50.
2. Hernlund E, Svedbom A, Ivergård M, et al. (2013) Osteoporosis in the European Union: Medical management, epidemiology and economic burden: A report prepared in collaboration with the International Osteoporosis Foundation (IOF) and the European Federation of Pharmaceutical Industry Associations (EFPIA). Arch Osteoporos. doi: 10.1007/s11657-013-0136-1
3. Bliuc D, Nguyen ND, Milch VE, et al. (2009) Mortality Risk Associated With Low-Trauma Osteoporotic Fracture and Subsequent Fracture in Men and Women. JAMA 301:513. doi: 10.1001/jama.2009.50