Editorial - Avril 2016 - n° 181

Vaccins, maladies autoimmunes et biothérapies

Les patients atteints de pathologie inflammatoire et/ou autoimmune présentent un dérèglement de leur système immunitaire, reçoivent des agents immunomodulateurs /suppresseurs voire des biothérapies. L’ensemble explique que ces patients présentent un risque infectieux élevé comparativement à la population générale, ce qui est bien documenté dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde. Les infections broncho-pulmonaires (bactériennes ou virales) prédominent sur ce terrain. L’expérience que nous avons des biothérapies dans les rhumatismes inflammatoires chroniques nous a amener à surveiller et dépister ce risque infectieux chez nos patients. La prévention passe par la vaccination.

Les vaccins représentent en effet une mesure efficace pour prévenir les infections et ont donc une place importante dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques. Le maniement des biothérapies nous a appris à revoir la couverture vaccinale de nos patients, notamment avant l’initiation de ces agents. De nouveaux vaccins sont apparus ces dernières années et des recommandations ont été rédigées sous l’égide du Haut Comité de Santé Publique (1), ce qui a nécessité une réactualisation de nos pratiques.

Ce dossier thématique est donc consacré à la vaccination sur le terrain de rhumatisme inflammatoire chronique et de traitement immunosuppresseur (y compris la corticothérapie et métotrexate) ou par biothérapie :
Jean-Francois Faucher, médecin infectiologue reprend le calendrier vaccinal à revoir chez les patients suivis pour rhumatisme inflammatoire chronique ainsi que les contre indications / recommandations selon le type de vaccin. Certaines questions pertinentes sont également abordées comme celle du contage infectieux dans l’entourage d’un patient immunodéprimé ou la problématique de la vaccination chez le voyageur.
Aline Frazier passe en revue les différents aspects de la vaccination du patient ayant un rhumatisme inflammatoire chronique et recevant une biothérapie.

Enfin, en marge du thème de la protection procurée par le vaccin, se pose la question des relations entre autoimmunité et vaccination. L’induction de maladies autoimmunes par un vaccin reste un problème rare mais source de questions sur la parfaite innocuité de nos vaccins chez des sujets ayant une susceptibilité au développement de ces pathologies.

Référence

1- Rapport du HCSP du 12/07/2012 relatif à la vaccination des immunodéprimés et aspléniques : www.hcsp.fr/Explore.cgi/hcspr20120712_vaccinationimmunodeprime. pdf